Au coeur de l'àtat [Format Kindle]
Auteur: Michèle ALLIOT-MARIE - ISBN: B00BMD9WBC - Langue: Français
DESCRIPTION
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Extrait
Extrait de l'avant-propos
27 février 2011, minuit trente, quelque part au nord du continent africain, sous un ciel piqueté de milliers d'étoiles, le Falcon 900 gouvernemental glisse sans turbulence aucune. Dans la cabine, les lumières sont éteintes, à travers le hublot j'aperçois de temps à autre des torchères dans le désert. Mes collaborateurs installés sur les sièges à l'avant sont endormis : les deux plus hauts gradés du cabinet à gauche de l'allée sur les sièges qui se font face; les officiers de sécurité et le plus jeune des conseillers sur la banquette de cuir qui longe la paroi droite de l'avion. Derrière moi, les quatre journalistes qui m'ont accompagnée ont cessé leurs murmures, et se sont assoupis. Seul un rai de lumière sous la porte rappelle que dans le cockpit les pilotes veillent.
Je suis assise au centre de la cabine, là où une table de bois blond, encadrée de quatre fauteuils de cuir, sert à la fois pour les repas et les réunions de travail.
Dans l'étroit cabinet de toilette dans la queue de l'avion, comme d'habitude, j'ai enfilé la combinaison pantalon en tissu infroissable beige et les mocassins assortis que je porte lors des longs trajets. Elle me permet de voyager confortablement en gardant une tenue correcte devant mes collaborateurs. En me changeant une demi-heure avant l'arrivée, je peux descendre la passerelle sans un faux pli. C'est important quand on représente la France.
La veilleuse éclaire la feuille de papier sur laquelle j'ai commencé à écrire :
«Monsieur le Président de la République, cher Nicolas,
«Depuis neuf ans, je sers notre pays avec fierté et honneur, à la tête des ministères régaliens que le président Jacques Chirac puis vous-même avez bien voulu me confier...»
Il y a trois heures j'étais à Koweït City à l'occasion du vingtième anniversaire de la fin de la première guerre du Golfe et de la libération de l'envahisseur irakien. J'y représentais la France. J'ai veillé pendant ces trente-six heures, quelles que soient les turbulences parisiennes dont les SMS se faisaient l'écho, à paraître détendue, souriante. J'ai reçu l'accueil chaleureux des chefs d'État et des ministres des pays présents. Je connais la plupart d'entre eux depuis que j'ai été ministre de la Défense. Le défilé des troupes de chaque pays fut grandiose et agrémenté du piquant de l'incident d'un char tombé en panne juste devant la tribune officielle; le dîner officiel était accompagné d'un spectacle de danseurs et chanteurs traditionnels. Mes entretiens avec l'émir, le président irakien, les Premiers ministres des États du Golfe ont été intéressants, mes rencontres avec le roi d'Espagne et le Premier Ministre Tony Blair sympathiques comme toujours. Celui avec mon homologue mexicaine a permis d'apaiser certaines tensions nées autour de nos réactions au procès de Florence Cassez, et, je le pense, d'éviter qu'elle ne soit transférée dans une prison plus dure.
«Je me suis efforcée d'y répondre en veillant, dans mes fonctions comme dans mon comportement personnel, à toujours respecter les exigences de la légalité mais aussi de la dignité, de la moralité et de la loyauté.»
Mon regard quitte la page blanche, soudain attiré par une étrange lueur. Nous survolons une ville dont les éclairages trouent l'obscurité soyeuse de la nuit. Est-ce Le Caire ?
«Depuis quelques semaines, je suis la cible d'attaques politiques puis médiatiques...»
27 février 2011, minuit trente, quelque part au nord du continent africain, sous un ciel piqueté de milliers d'étoiles, le Falcon 900 gouvernemental glisse sans turbulence aucune. Dans la cabine, les lumières sont éteintes, à travers le hublot j'aperçois de temps à autre des torchères dans le désert. Mes collaborateurs installés sur les sièges à l'avant sont endormis : les deux plus hauts gradés du cabinet à gauche de l'allée sur les sièges qui se font face; les officiers de sécurité et le plus jeune des conseillers sur la banquette de cuir qui longe la paroi droite de l'avion. Derrière moi, les quatre journalistes qui m'ont accompagnée ont cessé leurs murmures, et se sont assoupis. Seul un rai de lumière sous la porte rappelle que dans le cockpit les pilotes veillent.
Je suis assise au centre de la cabine, là où une table de bois blond, encadrée de quatre fauteuils de cuir, sert à la fois pour les repas et les réunions de travail.
Dans l'étroit cabinet de toilette dans la queue de l'avion, comme d'habitude, j'ai enfilé la combinaison pantalon en tissu infroissable beige et les mocassins assortis que je porte lors des longs trajets. Elle me permet de voyager confortablement en gardant une tenue correcte devant mes collaborateurs. En me changeant une demi-heure avant l'arrivée, je peux descendre la passerelle sans un faux pli. C'est important quand on représente la France.
La veilleuse éclaire la feuille de papier sur laquelle j'ai commencé à écrire :
«Monsieur le Président de la République, cher Nicolas,
«Depuis neuf ans, je sers notre pays avec fierté et honneur, à la tête des ministères régaliens que le président Jacques Chirac puis vous-même avez bien voulu me confier...»
Il y a trois heures j'étais à Koweït City à l'occasion du vingtième anniversaire de la fin de la première guerre du Golfe et de la libération de l'envahisseur irakien. J'y représentais la France. J'ai veillé pendant ces trente-six heures, quelles que soient les turbulences parisiennes dont les SMS se faisaient l'écho, à paraître détendue, souriante. J'ai reçu l'accueil chaleureux des chefs d'État et des ministres des pays présents. Je connais la plupart d'entre eux depuis que j'ai été ministre de la Défense. Le défilé des troupes de chaque pays fut grandiose et agrémenté du piquant de l'incident d'un char tombé en panne juste devant la tribune officielle; le dîner officiel était accompagné d'un spectacle de danseurs et chanteurs traditionnels. Mes entretiens avec l'émir, le président irakien, les Premiers ministres des États du Golfe ont été intéressants, mes rencontres avec le roi d'Espagne et le Premier Ministre Tony Blair sympathiques comme toujours. Celui avec mon homologue mexicaine a permis d'apaiser certaines tensions nées autour de nos réactions au procès de Florence Cassez, et, je le pense, d'éviter qu'elle ne soit transférée dans une prison plus dure.
«Je me suis efforcée d'y répondre en veillant, dans mes fonctions comme dans mon comportement personnel, à toujours respecter les exigences de la légalité mais aussi de la dignité, de la moralité et de la loyauté.»
Mon regard quitte la page blanche, soudain attiré par une étrange lueur. Nous survolons une ville dont les éclairages trouent l'obscurité soyeuse de la nuit. Est-ce Le Caire ?
«Depuis quelques semaines, je suis la cible d'attaques politiques puis médiatiques...»
Présentation de l'éditeur
Première Française à avoir été élue à la tête d'un grand parti, le RPR, Michèle Alliot-Marie est aussi la première femme à avoir dirigé le ministère de la Défense, celui de l'Intérieur et celui des Affaires étrangères. Nommée également garde des Sceaux, ministre de la Justice et des Libertés, elle est le seul responsable politique de l'histoire de la République à avoir occupé les quatre ministères régaliens. Sa participation à 700 conseils des ministres sous trois présidents de la République différents lui donne une connaissance incomparable des dossiers de l'État, des pratiques et secrets de la vie politique. Cette personnalité d'exception nous ouvre les portes des lieux du pouvoir, nous fait partager son existence quotidienne faite d'expériences uniques : ses réveillons avec les Forces spéciales en Afghanistan, son vol avec un pilote de chasse dans un Rafale dont le tableau de bord s'éteint soudainement, ses sauts en parachute, sa nuit avec les forces de police durant les émeutes de Villiers-le-Bel, ses relations avec les hommes et les femmes qui font l'histoire nationale et internationale... Un récit et une aventure passionnants !
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REVUE
MAM sait pratiqué un certain humour. Excellente lecture.
Une certaine vue sur la vie ministérielle, sans pourtant oublier le côté privé.
Par EHSES J.-C. Une certaine vue sur la vie ministérielle, sans pourtant oublier le côté privé.
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